Violences conjugales : il est désormais possible de porter plainte directement à l’hôpital de Maubeuge
Depuis le vendredi 4 avril, le Centre Hospitalier de Maubeuge (CHM) propose un nouveau dispositif : les victimes de violences conjugales peuvent désormais déposer plainte directement à l’hôpital, sans passer par un commissariat.
Une avancée majeure, rendue possible grâce à la signature d’une convention en présence de la ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé.
Une prise en charge complète, au même endroit
Ce dispositif repose sur une collaboration renforcée entre les professionnels de santé, la justice et les forces de l’ordre.
Concrètement :
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La victime est prise en charge aux urgences,
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Elle peut être vue par un médecin légiste de l’Unité Médico-Judiciaire (UMJ),
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Puis par un travailleur social,
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Et si elle le souhaite, un officier de police se déplace directement à l’hôpital pour recueillir sa plainte.
« On évite que les victimes se perdent ou se découragent entre les deux sites », explique le Dr Juliette Bacquet, médecin légiste au CHM.
« Avant, il fallait aller de l’hôpital au commissariat, puis revenir pour la constatation des coups et blessures. Désormais, tout peut se faire ici, dans un cadre bienveillant. »
L’hôpital : le premier refuge
Pour le Dr Rachid Dris, chef du service des urgences, ce nouveau dispositif répond à un réel besoin de terrain :
« Les urgences sont souvent le premier recours. C’est la seule structure ouverte 24h/24. Mais jusqu’ici, nous étions un peu démunis. Une fois les soins prodigués, nous ne pouvions pas aller plus loin. »
Grâce à cette convention, le CHM dispose désormais d’un outil opérationnel pour déclencher rapidement une prise en charge globale, adaptée et sécurisante.
Une mobilisation collective saluée
La signature de cette convention a réuni plusieurs acteurs institutionnels aux côtés d’Aurore Bergé :
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Bertrand Gaume, préfet du Nord
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Laurent Dumaine, procureur de la République
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Thierry Courtecuisse, inspecteur général
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Juliette Bacquet, médecin légiste
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Cyril Lenne, directeur du CHM
« C’est un engagement collectif fort, une réponse exemplaire face à l’urgence de la situation », a salué la ministre.
« Une femme victime de violences fait en moyenne sept allers-retours avant de quitter son conjoint. Avec ce dispositif, on simplifie son parcours et on agit plus tôt. »
Une pierre de plus dans la lutte contre les violences
Ce nouveau dispositif s’inscrit dans la continuité des actions déjà menées par le CHM.
« En 2023, nous avons signé une première convention avec le parquet d’Avesnes », rappelle Cyril Lenne, directeur général.
« Elle autorise les professionnels de santé à lever le secret médical en cas de forte suspicion de violences. »
Pour le Dr Magloire Gnansounou, président de la Commission Médicale d’Établissement :
« Ces conventions ne sont pas symboliques. Ce sont des outils concrets pour changer les choses. »
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