La sleeve gastrectomy
On peut considérer que cette technique a été inventée par le Dr Doug Hess en 1988 en Ohio (USA) qui avait développé une autre procédure plus compliquée appelée le switch duodénal. Peu à peu, la sleeve gastrique est devenue une intervention à part entière avec un ratio risque/bénéfice intéressant pour devenir actuellement la première chirurgie bariatrique réalisée en France et la deuxième en Belgique.
La sleeve gastrectomy (en français sleeve gastrique ou encore gastrectomie linéaire calibrée) est également une technique restrictive qui consiste en une résection partielle de l’estomac le long de sa petite courbure, sans interrompre la continuité digestive, en préservant classiquement la région appelée antre gastrique. Un effet hormonal s’y ajoute par le fait que la partie supérieure de l’estomac réséqué (le fundus) produit une hormone stimulant l’appétit (orexigène). Une calibration de la taille du manchon restant (grâce à une sonde passant par la bouche) est toujours effectuée afin d’éviter un rétrécissement appelé sténose. Cette dernière peut être responsable de blocages alimentaires et d’hyperpression en amont pouvant intervenir dans le mécanisme de la “fuite” ou “fistule”. A l’inverse, un estomac trop large peut rendre la chirurgie trop peu efficace, surtout si la partie supérieure de l’estomac appelé fundus n’est pas réséquée.
Le temps opératoire est d’environ 1 heure et l’intervention est quasiment toujours réalisée par coelioscopie. Les patients opérés restent en règle générale hospitalisés deux nuits après la chirurgie.
Vu son taux de complications globalement plus faible que d’autres procédures malabsorptives, la sleeve gastrique peut s’intégrer dans le cadre d’une chirurgie en deux temps pour les patients “super obèses” avec un BMI supérieur à 50 kg/m².
La perte d’excès de poids moyenne est de 50% à 2 ans. Classiquement la perte de poids observée est rapide les 6 premiers mois puis remonte légèrement pour se stabiliser au long cours.
Une des principales complications de la sleeve gastrique est la fuite (aussi appelée fistule) au niveau de la ligne d’agrafes qui survient dans environ 2% des cas. Cette-ci constitue souvent une urgence diagnostique et thérapeutique car elle peut aboutir au décès par péritonite. D’autres complications possibles sont l’hémorragie, la sténose, l’ulcère, le reflux gastro-oesophagien, les carences nutritionnelles.
Cette technique est contre-indiquée chez les patients avec un oesophage de Barrett ou endobrachyoesophage (faible prédisposition au cancer de l’oesophage de l’ordre de 0,5%), avec du reflux gastro-oesophagien sévère ou une hernie hiatale importante.
La mortalité inhérente à cette procédure est de l’ordre à 0,08 %.