Endométriose : 5 questions au Dr Yves BORGHESI, Chirurgien gynécologue
Qu’est-ce que l’endométriose ?
« L'endométriose est une maladie gynécologique chronique qui se caractérise par le développement de cellules utérines en dehors de l'utérus. Sous imprégnation des hormones, ces cellules, situées à proximité d’autres organes, provoquent, lors des cycles, des saignements et des réactions inflammatoires. »
Quelles sont ses conséquences ?
« S’il s’agit d’une pathologie fonctionnelle, qui n’engage pas le pronostic vital de celles qui en souffrent, l’endométriose peut altérer grandement la qualité de vie. Elle engendre d’importantes douleurs, des troubles digestifs, urinaires… et peut être la source de problèmes de fertilité. »
Connait-on les origines de l’endométriose ?
« La prise en charge de l’endométriose est très récente et nous sommes aux prémices de son exploration. Nous ne savons pas à ce jour s’il existe des facteurs favorisant son développement mais elle peut apparaitre dès les premières règles. Elle semble également augmenter avec le temps, c’est pourquoi c’est autour de 25-30 ans que la symptomatologie semble la plus importante. »
Comment la déceler plus rapidement ?
« En dehors de l’endométriose, il est conseillé aux femmes d’avoir un suivi annuel par une sage-femme ou un gynécologue médical. On commence à parler d’endométriose lorsque des douleurs apparaissent à chaque cycle ; tout en éliminant les autres causes potentielles. »
Comment est-elle prise en charge ?
« Il n’existe pas de prise en charge type car chaque cas est unique. Vous pouvez être face à une patiente qui a des lesions importantes avec très peu de douleurs et à contrario, une femme présentant peu de lésions mais dont la qualité de vie est très altérée. Il faut commencer par écouter la patiente et lui proposer une approche pluridisciplinaire (psychologue, médecine de la douleur, équipe de la PMA en cas de désir de grossesse…). Il n’y a, à ce jour, pas de traitements miracles mais la prise en charge doit permettre de soulager la patiente ; aussi bien physiquement que psychologiquement. La chirurgie n’est quant à elle proposée qu’en derniers recours si les traitements s’avèrent inefficaces. »